Aucune surprise, Night Call est le succès critique de cette fin d’année au cinéma et comme un peu tout le monde j’ai aimé, beaucoup.
Alors je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle le film a à la fois changé de nom, la version originale est Nightcrawler, tout en gardant une sonorité anglaise. Il est possible que ce soit un clin d’oeil à la musique de Kavinsky pour le film Drive qui partage ses producteurs avec celui-là. Mystère. Mais j’aime bien ma version. 🙂
L’esthétique du film est superbe, tout est très travaillé et l’ambiance des nombreuses scènes de nuit de Los Angeles alliée à la musique d’ambiance laisse une forte sensation d’un monde à la fois quotidien et en même temps inconnu. Non, nous ne savons pas vraiment ce qu’est arpenter les rues d’une ville incessamment à la recherche d’on ne sait quoi encore.
C’est ce que fait le héros, Lou. Escroc à la petite semaine, looser batatineur et hâbleur, il découvre par hasard qu’il est possible de gagner de l’argent mais aussi de la reconnaissance en filmant les accidents qui arrivent sur les routes de la mégapole et en les revendant à des chaînes de télévision toujours avides d’une audience accrocs aux infos à sensations. Oui, le film critique un peu cette société où l’info passe derrière le scoop pour des raisons à la fois économiques mais aussi de tourbillon d’actions dont on ne sait plus sortir.
Toutefois, tout ceci n’est pour moi qu’un univers dans lequel l’histoire de Lou rend place. L’histoire d’un véritable sociopathe, prêt à tout pour arriver à ses buts, que ce soit voler une montre ou devenir un star des reportages télé. Car la plupart des personnes qu’il va rencontrer vont à un moment se rendre compte que Lou va beaucoup trop loin, certains vont même (tenter de) se rebeller une fois que ses très convaincantes diatribes, tirées tout droit des meilleures conférences de coach en management à deux balles, ne seront plus assez efficaces pour masquer sa folie. Mais son manque total d’empathie et de considération pour l’avis et la vie des autres va lui permettre d’avancer à grands pas dans un monde un peu perdu qui avance en roue libre.
Jake Gyllenhaal est parfait dans le rôle de ce fascinant personnage et René Russo, que je n’avais pas vu depuis l’Arme Fatale je l’avoue, lui rend bien la pareille dans son rôle de dominatrice-dominée. Le rythme général est assez lent, il peut même donner l’impression de quelques longueurs parfois mais c’est dû au coté contemplatif de certaines scènes.
J’ai remarqué qu’on n’est pas tous touchés par les même choses. Aurore par exemple a plus vu la critique de la société alors que je ne la mets qu’au second plan (enfin c’est ce que j’ai compris de sa critique que je vous conseille aussi). Alors le mieux c’est comme d’hab d’aller vous faire un avis vous même… et de m’en faire part en commentaires hein :).
Ah je ne suis pas tout à fait d’accord avec ta lecture de ma critique, j’ai vu la critique d’une société média poubelle qui donne justement du grain à moudre à des gens comme ce Loo Bloom, qui semble effectivement sociopathe. Et cette femme, qui se laisse manipuler par lui , au bout du rouleau, qui ferait tout pour garder son job, finalement folle aussi …
Critique de la société oui, mais parcours individuel d’un anti héros surtout !
J’ai alors mal compris ton article.
La concernant elle, j’ai aimé le syndrome de Stockholm, c’est le personnage le plus complexe du film finalement. 🙂